Trois vitraux de l'UT à Charleroi deviennent un patrimoine exceptionnel de Wallonie
Le gouvernement wallon vient d'élargir la liste du patrimoine exceptionnel de Wallonie. Trois vitraux Art nouveau du bâtiment Gramme y font leur entrée.
- Publié le 13-05-2022 à 13h00
- Mis à jour le 13-05-2022 à 13h01

Charleroi peut s'enorgueillir de détenir, sur son territoire, un troisième élément de "patrimoine exceptionnel" reconnu comme tel en Wallonie. Le gouvernement wallon vient en effet de faire figurer sur cette liste les trois vitraux surplombant l'entrée principale du bâtiment Gramme de l'Université du travail Paul Pastur. Ils viennent s'ajouter aux deux autres monuments et sites de Charleroi qui y étaient déjà repris : l'hôtel de ville et l'ancien charbonnage du Bois du Cazier.
Cette liste compte à présent 230 biens, pour l'ensemble de la Wallonie, dont une cinquantaine en Hainaut. "Elle ne concerne que des biens déjà classés comme monuments et/ou sites, explique-t-on au cabinet de Valérie De Bue, la ministre wallonne en charge du Patrimoine. Être repris sur la liste, c'est la reconnaissance ultime, supérieure, de la valeur patrimoniale. Ce qui signifie une plus grande attention encore à la préservation." Concrètement, ce statut offre au propriétaire, public ou privé, une meilleure protection de son bien et, dans certains cas, la possibilité de bénéficier d'un soutien plus important pour le financement de travaux de restauration.
Valérie De Bue a détaillé quelque peu l'intérêt du nouveau joyau patrimonial carolo. D'esprit Art nouveau, ces vitraux, qualifiés de "remarquables", ont été réalisés par le maître verrier bruxellois A. Wybo, sur des cartons dont on ignore l'auteur. Ils ornent les arcades de l'entrée principale du hall d'honneur qui constitue un des derniers témoignages visibles de l'Exposition industrielle et commerciale de Charleroi, en 1911.
Les vitraux forment un triptyque, véritable ode aux grandes industries qui firent la prospérité et la réputation du bassin carolo au début du XXe siècle : le fer, la houille et le verre. Ils renvoient l'image de l'esprit d'entreprise qui a présidé à la mise sur pied de l'exposition. "L'ampleur de leurs dimensions en fait l'un des plus grands ensembles de vitraux non confessionnels de Wallonie", ajoute encore la ministre De Bue dans son communiqué.
Des aides supplémentaires
Ceux qui occuperont le bâtiment Gramme ont appris la nouvelle avec beaucoup de satisfaction. D'abord pour la mise en valeur du bien en tant qu'élément symbolique de cette époque, mais aussi parce que le classement ouvre la porte à d'autres aides financières : "Il augmentera la participation de l'Agence wallonne du patrimoine (AWaP) par rapport à un bien classé pour lequel le subside est de 60 %", indique Julien Dugauquier, directeur de l'ASBL Centre universitaire Zénobe Gramme. Une aide supplémentaire assurément bienvenue. Car les vitraux doivent subir une onéreuse restauration, indispensable. "Ils ont été déposés il y a près de 20 ans, car des éléments s'affaissaient. Il s'agissait de les préserver avant leur restauration. Ils se trouvent actuellement dans un dépôt de la Province de Hainaut."
Le projet de restauration a été intégré au projet global, explique encore le directeur. "La restauration se fera au rythme qu'il faudra, en recourant aux artisans, devenus rares, qui font encore ce travail particulier. L'AWaP donnera son avis, un marché public sera passé." La restauration aura lieu en atelier, avant une remise en situation, avec une valorisation améliorée grâce à un éclairage intérieur qui permettra aussi d'admirer les joyaux de l'extérieur, lorsqu'il fera sombre.